Qu’est-ce que le « bien vieillir » ? Vivre vieux, vieillir jeune !
En ce début de XXIe siècle, nous vivons une révolution, celle de la longévité : 45 ans d’espérance de vie en 1900, 75 ans en 2000. L’espérance de vie sans incapacité augmente régulièrement. 70% des personnes de plus de 70 ans vivent sans aucun souci de santé !
Quand certains handicaps ou pathologies apparaissent, les innovations techniques et/ou les services locaux peuvent pallier à la difficulté. Dans la plupart des cas, la vie peut se poursuivre sans restrictions particulières. Bien vieillir est, et sera, l’une des préoccupations majeures des personnes avançant en âge !
Conserver une activité physique régulière favorise le bien-être et permet de prévenir certains effets du vieillissement. Le sport a des bienfaits qui ne sont plus à prouver :
Au niveau musculaire
A partir de 50 ans, le phénomène physiologique majeur lié à l’avancé en âge et à la sédentarité se nomme sarcopénie. La sarcopénie résulte de la fonte de la masse musculaire. Quand le muscle vieillit, les fibres qui le composent, et qui lui permettent de faire les contractions, diminuent. Ainsi, on peut observer une perte d’environ 1kg de masse musculaire par dizaines d’années. Quant à la force musculaire, elle diminue en moyenne de 1 à 2 % par an. Une pratique physique adaptée peut amener des gains de force (20% par rapport à ceux qui ne font pas d’exercice). Ce qui équivaut à rajeunir ses muscles de 5 ans !
Elle permet parallèlement le maintien d’une certaine souplesse et d’un meilleur équilibre !
Atouts indispensables pour diminuer les risques de chutes et de blessures.
Au niveau cardio-vasculaire
Le sport à intensité moyenne permettrait de lutter contre les problèmes d’hypertension artérielle et d’insuffisance coronarienne, divisant par deux le risque d’infarctus.
Au niveau osseux
Dès la ménopause, vers 51 ans en moyenne, les femmes perdent 3% de masse osseuse tous les ans. L’homme n’est pas épargné non plus, mais sa perte osseuse débute plus tardivement. Parmi les femmes de plus de 60 ans en France, 50% sont victimes d’ostéoporose (importante augmentation de la porosité des os qui se brisent donc plus facilement), ce qui augmente les risques de fractures – les plus classiques se situent au niveau du poignet, des vertèbres et surtout du col fémoral – même lors d’une chute banale. L’activité physique, qui entretient la trame osseuse en reconstruisant de l’os, a démontré son efficacité pour lutter contre cette affection. Et sachant que la vitamine D, qui favorise l’absorption du calcium, peut être fabriquée par notre corps sous l’effet des rayons solaires, cela signifie que le sport en plein air contribue encore plus à la bonne solidité des os.
Au niveau articulaire
L’exercice physique régulier contribue à un fonctionnement plus harmonieux des articulations et peut participer à prévenir l’arthrose (destruction du cartilage qui enrobe l’extrémité des os entraînant une difficulté à effectuer des mouvements articulaires). Le cartilage n’est pas traversé par des vaisseaux sanguins. Il se nourrit en pompant les nutriments venus de l’os sous-jacent et des membranes articulaires voisines. Pour cela, il a besoin de variation de pression, et le mouvement se montre redoutablement efficace pour le ravitailler. Contrairement au sport intensif qui se révèle nuisible pour le cartilage, il est donc logique qu’une activité physique bien menée soit quant à elle protectrice.
Au niveau intellectuel
Parmi les plus de 50 ans, ils sont 50% à se plaindre de troubles de la mémoire ou de lenteur de réflexion. Ce chiffre atteint 85% chez les plus de 80 ans. Contrairement à ce qui a prévalu pendant des années, il a été démontré récemment que les cellules du cerveau parvenait à se multiplier jusqu’au crépuscule de la vie. Ce sont particulièrement les neurones de l’hippocampe participant à la mémorisation des faits récents qui bénéficient de cette aptitude. Néanmoins, ils ne restent vivants qu’en cas d’utilisation régulière. C’est pourquoi, l’apprentissage d’un geste sportif ou l’acquisition de nouvelles coordinations se montrent tout autant efficace que l’activité purement intellectuelle pour préserver son cerveau. Bouger, programmer un mouvement équivaut à réfléchir, à construire un raisonnement !
Au niveau du stress et de la dépression
Même si les seniors semblent avoir laissé derrière eux l’agitation d’un quotidien, même s’ils n’ont plus l’obligation de concilier vie professionnelle et familiale au sein d’un emploi du temps surchargé, ils vivent de nombreux stress, souvent source de dépression (passage à la retraite, difficultés financières, maladie, perception plus aigüe de finitude…). L’accumulation du stress mènent à l’épuisement des capacités d’adaptation et conduit à la dépression chez 20% des seniors. Après l’effort, comme si l’organisme souhaitait optimiser sa récupération, il réduit le taux d’hormones du stress. Ainsi, le senior entraîné est empreint d’une sérénité plus profonde, d’origine biologique ! Plus encore, il a été démontré que le sport participait au traitement de la dépression. Cette souffrance morale se caractérise notamment par une apathie, une lenteur intellectuelle. Une pratique physique impose la programmation d’un mouvement qui réveille le cerveau. Par ailleurs, d’un point de vue plus psychologique, le sport embellit la silhouette et permet de se réconcilier avec son image physique. Des activités de groupe permettent aussi de tisser un nouveau lien social et amical, source d’un réel bien-être affectif.
Vous n’aimez pas faire de sport ?! C’est dommage car la pratique d’une activité sportive, même modérée, est bénéfique pour la santé. Mais sachez que l’on peut être actif sans forcément être sportif et sans avoir à modifier radicalement son mode de vie. Même si faire du sport à plus d’impact sur notre bien-être, les exercices de la vie quotidienne permettent également de se maintenir en forme physiquement dès lors que ceux-ci sont pratiqués fréquemment : se déplacer à pieds ou en vélo, prendre les escaliers plutôt que l’ascenseur, sortir danser ou se promener, jardiner, cuisiner ou bricoler…